Chez les Brossette, on a la vigne dans le sang. Depuis 1710, la famille produit du vin en Beaujolais. Pierre Brossette poursuit cette tradition familiale avec un objectif : bien faire pour faire plaisir.

Chaque année le millésime est différent, il faut s'adapter.

Enfant des vignes du Beaujolais

« La vigne, ce n’est pas inné, mais on est né et on a vécu avec », c’est de cette manière que Pierre Brossette explique son attachement aux pentes du Beaujolais. Il faut dire qu’enfant, il a toujours vu ses parents vivre au rythme de l’année viticole. C’est aussi le cas de ses propres enfants, âgés de 9 et 11 ans : « Le plus petit a fait un courrier à sa maîtresse pour lui dire qu’il ne pouvait pas aller à l’école, parce qu’il devait faire les vendanges avec son père », sourit-il, « La maîtresse a ri et lui a dit que c’était bien mais que pour l’instant il devait y aller ». À l’adolescence, Pierre Brossette a lui aussi rapidement choisit sa voie, avec un BEP – CAP en viticulture et œnologie, puis un Bac pro en commerce des vins et spiritueux : « On est tous un peu pareil, ce sont des passions que l’on a depuis tout petit ».

La vinification, une remise en cause perpétuelle

Si tout jeune, Pierre Brossette a d’abord été fasciné par les machines agricoles (« Gamin, on est forcément impressionné par les tracteurs »), il a rapidement développé un goût pour les vinifications. Pourquoi ? « Parce que tous les ans, on est comme des bébés. Chaque année le millésime est différent, il faut s’adapter », explique-t-il. L’expérience du vigneron est d’ailleurs un facteur clé pour réussir année après année. Pierre Brossette se souvient de sa première vinification, en 1995, le bac tout juste en poche : « C’était un millésime facile parce que la nature avait travaillé pour nous. Mon père s’est dit que c’était bon, le gamin savait faire du vin ». Mais en 1996, le millésime était très différent : « J’ai demandé à mon père de me transmettre toutes ses compétences sur les terroirs. Depuis 1996, je joue beaucoup avec eux, c’est très important ». Sa régularité dans la qualité a d’ailleurs été récompensée. Pierre Brossette a reçu deux prix d’excellence au Concours Général Agricole de Paris, en 2006 et 2007.

Un Beaujolais Nouveau cet été ?

En 20 ans, Pierre Brossette a ainsi développé une compréhension très fine de son vignoble : « Je connais mes parcelles qui font de très bons Beaujolais Nouveaux, des vins très friands et très gourmands et je connais mes autres parcelles qui font des vins de garde ». Aujourd’hui, le vigneron vinifie 50 % de sa récolte en Beaujolais Nouveau et vend lui-même l’essentiel de sa production : « Quand vous commercialisez 80 % de vos vins en vente directe, vous êtes en contact avec les clients tous les jours. J’aime qu’ils viennent me voir avec le sourire ». Pierre Brossette définit ses Beaujolais Nouveaux comme des vins de gourmandise. L’un de ses bonheurs est d’ouvrir l’été une bouteille de Beaujolais Nouveau de l’année précédente : « Vous sortez un petit Beaujolais Nouveau, qui était bien fruité en novembre. Vous le mettez au frais, à 13 ou 15 °C. En terrasse, avec des amis, un petit barbecue et des salades d’été, je peux dire que je me fais plaisir ».

14 août 2015
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