Arnaud Chambost a été Meilleur Ouvrier de France en sommellerie en 2000. Celui qui définit son métier comme un partage de plaisirs attend forcément le 3e jeudi de novembre avec gourmandise. Rencontre avec un Lyonnais, qui aime tordre le cou à quelques idées reçues.

un panel aromatique très intéressant

Fruits rouges et fruits noirs

« Dans la famille, on est amateur de vin et comme on est Lyonnais, on est forcément de cœur beaujolais », explique Arnaud Chambost en souriant. Les Beaujolais Nouveaux font donc partie de sa mémoire. Ce Meilleur Ouvrier de France a d’ailleurs travaillé son palais avec ces vins qui présentent « un panel aromatique très intéressant ». Pour le jeune homme qu’il était, les Beaujolais Nouveaux permettaient une « initiation à la mémorisation aromatique, avec ces fruits rouges et ces fruits noirs ». Autant dire que l’arrivée des Beaujolais Nouveaux est un moment qu’Arnaud Chambost ne rate jamais : « on se fait une petite joie de la découvrir. On regarde quand tombe le 3e jeudi de novembre, c’est un moment de convivialité ».

 

Déguster les Beaujolais Nouveaux à l’aveugle

Sommelier, Arnaud Chambost est aussi enseignant. Il apprend l’art de la dégustation et de l’accord mets et vins au CFA François Rabelais à Dardilly (Rhône). Novembre est ainsi l’occasion d’organiser un concours un peu à part. Avec ses étudiants, il met en place une dégustation à l’aveugle. Dotés d’une fiche professionnelle de commentaires, les élèves sommeliers sont invités à comparer plusieurs Beaujolais et Beaujolais-Villages Nouveaux. Et les résultats sont étonnants : « Ils sont agréablement surpris. Le fait de le faire à l’aveugle et dans l’esprit concours, cela permet d’avoir une analyse beaucoup plus approfondie et je pense beaucoup plus objective », estime Arnaud Chambost.

 

Beaujolais Nouveaux et épices thaï

Si les Beaujolais Nouveaux sont des « vins de plaisir et de gourmandise », que peut-on donc apprécier avec ? Le sommelier fourmille d’idées. Bien sûr, on ne peut ignorer les grands classiques, car « la charcuterie lyonnaise, tout ce qui est gastronomie un peu canaille, un peu grasse convient bien au gamay, qui est un cépage avec une bonne vivacité ». Le sommelier n’hésite pas non plus à sortir des sentiers battus. Avec les Beaujolais Nouveaux, « on peut aller sur des cuisines orientales. Des épices thaï, c’est très bien ». Et pourquoi ne pas garder le Beaujolais Nouveau pour la fin du repas : « J’aime bien ces vins sur les fruits rouges en dessert, comme une soupe ou une assiette de fruits rouges. On peut aussi faire des choses très intéressantes avec des figues ». Saveurs sucrées, salées, lyonnaises ou lointaines : comme le dit ce gourmand : « Les amateurs de Beaujolais Nouveaux, ce sont des gens de goût ».

5 octobre 2015
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